Severiano de Heredia

(Foto: Imagem retirada do site Balisto Bleu)

Severiano de Heredia, né à La Havane à Cuba le  et mort à Paris le , est un homme politique français sous la Troisième République, élu à Paris.

Severiano de Heredia, né à La Havane à Cuba le  était le fils de Henri de Heredia et Beatrice de Cardenas, tous deux gens de couleur libres1 ; il eut comme parrain don Ignacio Heredia y Campuzano (1794-1848) ; il est baptisé en tant que « mulâtre, né libre ».

Ignacio Heredia y Campuzano, son parrain, avait épousé une française Madeleine Godefroy dont il n’eut pas, semble-t-il, de descendance ; il serait d’après certaines sources Modèle:Historia de familias cubanas le père naturel de Severiano (qui serait alors le cousin germain direct de José María Heredia (1803-1839), le célèbre poète cubain, et le cousin issu de germain de José-Maria de Heredia, le poète français auteur des Trophées). Ignacio Heredia y Campuzano assuma en tout cas l’éducation de son fils adoptif l’envoyant en France à l’âge de 10 ans. Severiano fit de très brillantes études au lycée Louis-le-Grand où il reçut en 1855 le grand prix d’honneur du lycée. Il composa plusieurs nouvelles et essais poétiques. Son parrain Ignacio Heredia fit de lui son héritier le mettant à l’abri du besoin.

En 1870, il demanda la nationalité française « pour montrer qu’il reconnaissait ce qu’il devait à la France en ces temps difficiles et pour lui être utile » (ce sont ses propres termes) et s’orienta vers l’action politique en tant que républicain de tendance radicale.

Il devint membre du conseil municipal de Paris pour le quartier des Ternes (17e arrondissement de Paris) à partir d’avril1873, président du conseil municipal de Paris en 1879, puis fut élu en août 1881 à la Chambre des députés (premier mandat sous l’étiquette de l’Union républicaine, second mandat sous celle de la Gauche radicale2). Il devint ministre des Travaux publics du  au  dans le premier gouvernement de Maurice Rouvier. Il lutta entre autres pour réduire la journée de travail en usine à dix heures pour les enfants de moins de douze ans, se prononça contre le général Boulanger et intervint dans le vote des lois sur le réseau métropolitain de Paris.

L’exposition coloniale de 1886 constitue, selon certains historiens, le début du déclin de sa carrière. Il ne fut pas élu aux élections législatives de 1889 ni à celles de 1893 et se retira de la scène politique pour se consacrer à l’histoire de la littérature.

Il épousa à Paris le 3 novembre 1868 Henriette Hanaire dont il eut un fils Henri-Ignace (1869-1882) qui mourut accidentellement à l’âge de douze ans et une fille Marcelle de Heredia (1873-1962) neurophysiologiste reconnue qui épousa Louis Lapicque, neurophysiologiste également. Ils eurent comme neveu et fils adoptif Charles Lapicque(1898-1988) qui après des études scientifiques devint un peintre connu.

C’est en outre un franc-maçon exemplaire et militant : initié en 1866 à la Loge “L’Étoile polaire” du GODF, il deviendra Vénérable de sa loge, puis Conseiller de l’Ordre en 1875, ainsi que président, entre autres, de l’Orphelinat maçonnique.

Severiano de Heredia meurt le 12 février 1901 en son domicile parisien de la rue de Courcelles. Il est enterré au cimetière des Batignolles à Paris dans une concession à vie à la division 8 ligne 1, numéro 39.

Hommages

Un vœu, adopté à l’unanimité, est déposé par Lamine Ndaw, élu socialiste à la mairie du 17e arrondissement, afin que sa mémoire soit préservée3. Le, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, propose d’associer son nom à une voie du 17e arrondissement4.

Références

  1.  Acte de baptême du , paroisse San Jesus del Monte de La Havane,9e livres des baptêmes des pardos
  2.  Severiano DE HÉRÉDIA sur le site de l’Assemblée Nationale [archive]
  3.  « Severiano de Heredia, Le Maire noir de Paris » [archive], exode-k.com,‎ 5 janvier 2014 (consulté le 5 janvier 2014)
  4.  Site paris.fr [archive], 9 septembre 2013

Sources

Bibliographie

  • Paul Estrade, Severiano de Heredia. Ce mulâtre cubain que Paris fit « maire », et la République, ministre, Paris, Les Indes savantes, coll. « la Boutique de l’histoire »,‎ 2011, 162 p. (ISBN 978-2-84654-270-8)

 

Foto em destaque: Reprodução/ Balisto Bleu

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