Rencontre internationale de femmes Les 16, 17, 18 Novembre 2012 à Paris
Des femmes luttent partout dans le monde. Elles luttent pour le droit d’exister dans leur humanité, leur dignité et leurs droits.
Pourtant leur engagement et leur détermination ne sont pas jugés à la même aune selon leur appartenance religieuse, culturelle, politique ou sociale. Certaines femmes sont enfermées dans une lecture conservatrice des traditions religieuses et leur engagement disqualifié, d’autres sont posées comme garantes des valeurs universelles
Cette guerre idéologique entrave le dialogue entre féministes, nuit à la convergence entre les luttes des femmes, voire divise le mouvement féministe en profondeur, l’affaiblit dangereusement alors que les droits, paroles et libertés de la moitié de l’humanité sont malmenés et appellent à des mobilisations communes.
La problématique religieuse, en particulier, et la revendication d’une réflexion indépendante par les femmes sur leur spiritualité traversent comme autant de fractures les champs militants.
Reprendre le débat laissé en suspens, construire des passerelles et des passages, tels sont les enjeux de notre projet. La rencontre que nous organisons se propose d’ouvrir un espace de dialogue féministe en refusant les pièges et les simplifications qui ont entravé les débats récents et les ont souvent rendus stériles et douloureux.
Confronter les points de vue, les expériences, les questionnements, repérer les nœuds et les tensions, les convergences et les divergences et faire circuler la réflexion, construire les échanges et irriguer à nouveau la réflexion féministe dans son ensemble. Redonner vie au débat pour construire une dynamique de pensée capable de se donner les outils pour affronter le temps présent.
Tels sont les enjeux de la rencontre internationale à laquelle nous vous convions.
Résolues à défendre un féminisme pluriel, fières de notre mixité culturelle et sociale – le meilleur antidote contre l’exclusion et les replis communautaires étroits – nous affirmons notre détermination à conquérir le droit pour toutes les femmes de vivre dans un monde sans violence ni discrimination au prétexte du genre.
*Colloque organisé en partenariat avec: la fondation Un Monde Par Tous, le Cedetim/IPAM, Participation et Spiritualité Musulmanes et l’association Islam&Laïcité].
COLLECTIF DES FEMINISTES POUR L’EGALITE (CFPE)
For an INTERNATIONAL GATHERING 16th, 17th, 18th NOVEMBER 2012, Paris
Women are in struggle all over the world. They are fighting for their right to exist – for their humanity, their dignity and their rights.
Yet the commitment and determination of women of different religious, cultural, political or social backgrounds are not valued equally. While some are hemmed in by a conservative reading of religious traditions and their commitment denied, others are held up as guarantors of universal values.
This ideological war hinders dialogue between feminists, makes it more difficult for women’s struggles to converge and even divides the feminist movement profoundly, weakening it dangerously at a time when the rights, the voices and the liberties of half of humanity are under attack and united action is more necessary than ever. In particular, of course, the question of religion and the demands of women to be free to think independently about their spirituality is a dividing line which crosses many terrains of struggle.
Our goal in initiating this project is to pick up the threads of the debate left in suspense, and to build bridges and crossing-points.
The conference that we are organising is intended to open up a space of feminist dialogue where we can avoid the traps and simplifications which have marred recent debates and often rendered them sterile and painful.
To confront also different points of view, experiences and questioning, to identify the blockages, the points of tension and the points of convergence and divergence, and to circulate our thoughts, encourage exchanges and irrigate feminist thinking as a whole. To give new life to the debate in order to create a philosophical dynamic which provides the tools we need to face up to the challenges of the present.
These are the objectives of the international encounter to which we invite you.
Resolved to defend a pluralist vision of feminism and proud of our mixed cultural and social backgrounds – the best antidote both to exclusion and to taking refuge in our separate communities – we declare our determination to conquer every woman’s right to live in a world without violence and gender-based discrimination.
Noircir le FeminismProgramme
• Traduction simultanée arabe, français, anglais, espagnol et portugais.
• Les conférences se dérouleront sous la forme de tables-rondes suivies de débats.
• Pour chaque table ronde sont prévues 4 intervenantes et une co animation par des militantes du CFPE.
• Le public sera mixte et les interventions seront toutes portées par des femmes.

Vendredi 16 Novembre
– Présentation par le Collectif des Féministes Pour l’Egalité des enjeux et des objectifs du colloque.
– Présentation du programme.
– Présentation scénarisée du CFPE (chanson ou morceau théâtral) avec
Catherine Cauwet.
Suivi d’un débat ouvert sous la forme de questions réponses.
Samedi 17 Novembre Emancipations et attachements
Les femmes engagées dans les luttes pour leur émancipation sont souvent sommées de choisir entre le respect de leur culture, de leur tradition, de leurs communautés d’appartenance et leur émancipation du système de domination patriarcale.
Les colonisations et le modèle d’émancipation prétendument universel qu’elles ont imposé pervertissent en profondeur le questionnement et la préfiguration de formes d’émancipation libres.
Conflits de loyauté de classe, de race, de conviction et injonctions paradoxales, l’émancipation des femmes se dessine souvent douloureusement au cœur des systèmes de dominations multiples, tous inacceptables.
Cette question sera traitée sous deux aspects : luttes et résistances en situations post coloniales d’une part et alliances et conflits de loyauté d’autre part.
Luttes, résistances et alliances en situations (post)coloniales
Les Puissances coloniales occidentales ont mis en place un système sociopolitique et économique infériorisant les populations colonisées.
Cette entreprise est allée de pair avec la production d’un discours racialisant et faisant apparaître l’Autre colonisé comme différent racialement, culturellement et sexuellement du colonisateur.
Dans quelle mesure ces représentation « racialistes » sont encore à l’œuvre dans les sociétés postcoloniales ?
Comment influencent-elles aujourd’hui les modèles d’émancipation produits ?
Est-ce qu’un féminisme universel et hégémonique empêche l’émergence de modèles d’émancipation pluriels ?
Et comment construire des alliances nationales et internationales entres femmes et féministes ? Sur quelles bases politiques ?
Intervenantes : Paola Bacchetta (USA), Aïcha Touati (Algérie – à confirmer), Sueli Carneiro (Brésil), Nurit Peled (Israêl – Femmes en Noir), une palestinienne.
Introduction générale de la thématique par Aminata Traoré (Mali)
9h00 – 9h30

Table ronde animée par Soumia Kanouni et Zohra Yadel
9h30 – 12h30

Emancipations et attachements : alliances ou/et conflits de loyauté
Considérées comme les gardiennes de la tradition, les garantes de la préservation de la cohésion des groupes et d’une continuité culturelle des sociétés, les femmes sont souvent exclues des espaces de décision.
Dés lors qu’elle souhaitent s’émanciper, elles sont confrontées à des choix qui impliquent renversement et recomposition de leurs rôles et de leurs places, qui transforment l’organisation quotidienne de leur vie et bouleversent l’articulation entre vie privée et vie publique.
Le choix de l’émancipation se traduit souvent par des conflits de loyauté entre l’exercice de leur liberté et le respect de leurs attachements.
Intervenantes : Asma Lamrabet (Maroc), Amina Wadud (USA), Nilüfer Göle (sur la Turquie), Ziba Mir Husseini (sur l’Iran).
Table ronde animée par Alice Dula et Marie Laure Bousquet
14h30-17h00

Les femmes dans les processus de changements politiques
La participation massive des femmes aux soulèvementsrécents dans les pays arabes n’est plus à démontrer.
Pourtant, ellesrestent, presque partout, marginalisées dans les processus de changements politiques en cours.
Quelle participation des femmes à la vie publique et politique ? Quel accès aux fonctions décisionnelles et gouvernementales ? Quelle représentation de leurs préoccupations et revendications ? Quels mouvements et luttes de femmes ?
Autant de questions que traiteront nos invitées du Maroc, de Tunisie, d’Egypte…
Cette question sera traitée sous deux aspects : les femmes dans les révolutions arabes, d’une part, et les femmes dans les changements politiques et sociaux, d’autre part.
———————————————————————————-
Les femmes dans les soulèvements populaires arabes
Les femmes ont participé de façon pleine et entière aux révolutions arabes. Visibles pendant les grands processus de soulèvements elles sont ensuite fréquemment renvoyées à leur invisibilité publique et à leurs rôles traditionnels.
Quelles sont les modalités de leur invisibilité ? Comment cette invisibilité du rôle des femmes est-elle construite et par qui ? Pourquoi cette répétition d’expériences déjà vécues dans d’autres grands processus de transformations historiques ?
Intervenantes : Amel Bensaïd (UGTT Tunisie), Oumaïma Abu Bakr (Egypte), Nassera Ghozlan (Snapaps Algérie) une Tunisienne engagée à Ennahda.
Introduction générale de la thématique par Sonia Dayan Herzbrun
17h30 – 18h00
Table ronde animée par Monique Crinon et Marie Laure Bousquet
18h00 –20h30

Dimanche 18 Novembre
Les femmes dans les changements politiques et sociaux
Intervenantes : Habiba Djahnine (Algérie), Souad Guenoun (Maroc – à confirmer), Zarah Ali (Irak), RDC Congo.
——————————————————————————
Enjeux communs des féministes et perspectives de lutte et de mise en réseau 14h00 – 16h00
Débat final introduit par Ismahane Chouder et Monique Crinon sur la synthèse des journées et sur des propositions de perspectives notamment dans le cadre du FSM 2013 et d’une mise en réseau.